-Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
– Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
– Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
– Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
– Mesdames et Messieurs les Chefs de Missions diplomatiques, Postes Consulaires et Représentants des Organisations Internationales ;
– Monsieur le Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Bangui ;
– Distingués invités ;
– Mesdames et Messieurs ;
– Mes Chers Compatriotes ;
Le 30 mars 2016, date de ma première prise de fonctions, nous avons inauguré une nouvelle culture politique et démocratique dans notre pays.
Il s’agit de la reddition de comptes au peuple souverain que je m’évertue de réaliser chaque année.
C’est fidèle à cette volonté de transparence et de bonne gouvernance, désormais ancrée dans nos mœurs politiques que j’ai l’honneur de m’adresser à vous en ce jour du premier anniversaire de mon investiture pour un second quinquennat à la tête de notre beau pays. Cet exercice nous permet, en ce moment où les signaux d’alerte et les motifs d’inquiétude se multiplient dans le monde, notamment la dégradation de la situation sécuritaire mondiale, les impacts négatifs du COVID 19 sur l’économie mondiale et les bouleversements géopolitiques, de mesurer le chemin parcouru, les défis à relever et les perspectives.
Mes Chers Compatriotes ;Le 30 mars 2021, je prenais solennellement mes responsabilités à assumer les lourdes tâches que vous m’aviez confiées en me réélisant massivement pour un second mandat, dès le premier tour de l’élection présidentielle du 27 décembre 2020.
Cette élection, jugée transparente et crédible par les observateurs nationaux et internationaux, a réaffirmé l’attachement du Peuple centrafricain au suffrage universel, comme seul mode d’accession à la Magistrature Suprême de l’Etat.
Dans mon discours d’investiture, j’avais promis de consolider les acquis du premier quinquennat et de poursuivre l’œuvre de reconstruction et de réconciliation nationale avec tous les concitoyens, quelle que soit leur appartenance politique, régionale, ethnique ou religieuse, pour le développement de notre Nation et l’amélioration de la vie de nos populations.
Avant de poursuivre mon message, permettez-moi de remercier le peuple centrafricain pour le renouvellement de sa confiance.Permettez-moi également de remercier particulièrement ma formation politique, le Mouvement des Cœurs Unis, les alliés regroupés au sein de la Plateforme BE OKO ainsi que les dynamiques associations de soutien à ma candidature, pour leurs contributions patriotiques à la réalisation de mon projet de société.
Je voudrais également remercier toutes les institutions de la République, la société civile dans toutes ses composantes, les partis et associations politiques, les organisations des femmes et de la jeunesse, les confessions religieuses, les centrales syndicales, la diaspora, pour leurs contributions à la préservation de l’unité nationale, au retour de la paix et à l’œuvre de reconstruction nationale.Je ne saurais oublier nos partenaires bilatéraux et multilatéraux pour leurs appuis multiformes au retour de la paix, de la sécurité et du relèvement socioéconomique de notre pays, en dépit du contexte économique mondial morose dû à la persistance du COVID-19 et au bouleversement de l’ordre mondial.
Je vous sais tous mobilisés aux côtés du Gouvernement pour relever les défis qui se posent à notre pays.
Mes Chers Compatriotes,Nous avons inauguré ce mandat dans des moments difficiles. La guerre déclenchée par la Coalition des Patriotes pour le Changement, CPC et la suspension des aides budgétaires par nos partenaires ont des eu des conséquences néfastes sur nos projets de développement et de résilience post-crise.De plus, l’environnement politique national est confronté à des divergences récurrentes, aux manipulations, à la résurgence des discours de haine, qui compromettent la réconciliation nationale, le vivre ensemble et alimentent des complots contre la Nation.
En dépit de ce contexte difficile, nous sommes satisfaits de l’amélioration de la situation sécuritaire nationale et la reprise des activités économiques, grâce à la montée en puissance de nos forces de défense et de sécurité et à l’appui efficace des alliés russes et rwandais.
Je saisis cette occasion pour saluer nos Forces de défense et de sécurité, la MINUSCA et les forces bilatérales russes et rwandaises qui ne ménagent aucun effort pour libérer les localités encore troublées par les forces négatives.
Je voudrais également saluer la mémoire de ceux et de celles qui ont perdu la vie, dans la défense de notre pays.Mes Chers Compatriotes, Je ne saurais faire le bilan d’une année d’un mandat au cours d’une cérémonie, vous en convenez bien. Néanmoins, je tiens à vous donner un aperçu sur les impacts des réformes engagées dans les domaines sécuritaires, économiques, sociaux, humanitaires, sanitaires, environnementaux, de démocratie, de l’Etat de droit, de la gouvernance, de la préservation de l’unité nationale retrouvée, de la cohésion sociale et la paix, gages du progrès économique et social.DANS LE DOMAINE DE LA PAIX, DE LA SECURITE ET DE LA GOUVERNANCEComme vous pouvez le témoigner, je n’ai ménagé aucun effort pour restaurer la paix et la sécurité dans notre pays, en dépit des moyens limités de l’Etat et du contexte international défavorable.Soucieux de régler nos conflits par le dialogue, j’ai participé à plusieurs fora internationaux, dont la Conférence des Chefs d’Etat sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), tenue en Angola, en septembre 2021, à l’issue de laquelle une Feuille de Route Conjointe sur la paix et la sécurité en Centrafrique a été adoptée. Pour matérialiser notre bonne foi à exécuter nos engagements en faveur de la paix, j’ai décrété un cessez-le-feu unilatéral le 15 octobre 2021, comme facteur indispensable à la réussite de l’ensemble du processus et à la création d’un climat propice à la paix et à la réconciliation nationale.
Aussi, lors du 6ème Sommet Union Européenne-Union Africaine, tenu à Bruxelles, les 17 et 18 février 2022, j’ai appelé à la solidarité internationale pour un plaidoyer en faveur de la levée totale de l’embargo sur les armes à destination des FACA afin qu’elles remplissent leurs missions régaliennes.
Les confrontations sanglantes de ces derniers jours dans la Sous-Préfecture de Boali sont une illustration parfaite de la circulation illicite des armes et de la transhumance armée qui ne cessent d’endeuiller nos populations.
A ce stade de mon propos, je condamne avec la dernière énergie les crimes odieux commis sur de paisibles populations et demande l’ouverture d’une enquête judiciaire afin de faire la lumière sur cette situation regrettable.
Cette tragédie nous renforce dans notre volonté de poursuivre le redéploiement progressif de nos forces de défense et de sécurité intérieure dans le cadre du Programme de Restauration de l’Autorité de l’Etat et du Plan National de Défense.
En 2021, nous avons renforcé l’effectif de notre Armée, conformément à la Loi de Programmation Militaire, par l’incorporation de 1.311 soldats formés aux camps Leclerc à Bouar et du Kassaï à Bangui. D’autres recrues sont encore en formation, tant à intérieur comme à l’extérieur du pays.
Parallèlement à ces actions, des formations et cycles de recyclages des officiers et sous-officiers ont été dispensés grâce à l’appui de nos partenaires et à notre fructueuse coopération bilatérale avec l’Angola, le Rwanda et la République Démocratique du Congo pour renforcer les capacités ainsi que la formation de nos soldats dont des médecins militaires, prêts à faire face aux risques sanitaires pandémiques tels que le Covid-19.
Parallèlement, le programme DDRR s’est poursuivi avec le cantonnement des éléments issus des groupes armés dans le cadre de l’APPR-RCA. J’ai l’espoir que nous réussirons progressivement la mise en œuvre totale de ce programme, vu l’engouement manifesté parfois de façon spontanée, par certains éléments des groupes armés à se débarrasser des instruments de la mort.En dépit des circonstances difficiles que traverse actuellement notre pays, nous avons poursuivi les efforts tendant à la montée en puissance des FACA, de la Gendarmerie Nationale et la Police Centrafricaine, notamment en logistiques. Le Gouvernement a ainsi, sur fonds propres, construit la Base Logistique Principale des FACA, située au PK 22, au village Liton sur la route de Damara et conçu un schéma directeur de développement des infrastructures militaires pour reconstituer le parc immobilier de notre armée.
La dotation de la Police et de la Gendarmerie en moyens roulants a permis la multiplication des patrouilles de surveillance et d’améliorer la sécurité et la libre circulation des personnes et des biens tant à Bangui qu’à l’intérieur du pays.
Sensible aux plaintes de la population en ce qui concerne les tracasseries routières imputables à nos forces de défense et de sécurité, j’ai fermement instruit la hiérarchie militaire de procéder au démantèlement des barrières illégales qui entravaient la liberté de circulation sur nos routes.Plusieurs éléments des forces de défense et de sécurité ont été radiés des contrôles pour manquements graves à la discipline, rackets, installation de barrières illégales et exactions sur la population.
Je saisis également cette occasion pour exiger de l’Armée, de la Gendarmerie et de la Police le respect scrupuleux de la discipline qui est d’ailleurs, la force principale des Armées.
Mes Chers Compatriotes ;Convaincu que la paix n’a pas de prix, et qu’il n’y a de paix véritable que celle issue d’un dialogue franc entre les filles et fils d’un pays déchiré par des crises interminables comme le nôtre, j’ai au lendemain de ma réélection, initié un Dialogue Républicain regroupant les Forces Vives de la Nation pour conforter les bases de notre démocratie et évaluer notre système politique par une discussion ouverte et sincère sur les maux qui gangrènent notre Nation. Je me réjouis donc de la tenue effective du Dialogue Républicain du 21 au 27 mars 2022, qui a eu le mérite de réunir toutes les forces vives de la Nation. C’est la première fois qu’un Dialogue Républicain est organisé par des Centrafricains, sur le sol centrafricain, dirigé par des Centrafricains et entièrement financé par le Trésor public centrafricain, avec un succès éclatant que tentent vainement de noircir certains médias, pour des raisons évidentes.
Je suis persuadé que les conclusions de ces assises nationales permettront de tourner définitivement les pages sombres de notre histoire commune et une meilleure cohésion sociale au profit de la réconciliation et de la reconstruction de nationale. J’engagerai le Gouvernement à la mise en œuvre effective des recommandations adoptées.
Mes Chers Compatriotes ;En 2021, nous nous sommes fixé des lignes rouges et la ligne rouge qui me paraît la plus importante, est l’impunité zéro pour tous les auteurs des crimes et délits.Pour y parvenir, nous engager des réformes tendant à renforcer l’Etat de droit et améliorer le fonctionnement des services judiciaires.
Les recrutements et la formation de 60 Magistrats, 60 Agents pénitenciers et de 40 Greffiers s’inscrivent dans cette vision de renforcer le système judiciaire et de rapprocher la justice des justiciables. En matière de la promotion et de la protection des droits de l’Homme, nous avons engagé une lutte contre les violences et discriminations faites aux femmes et enfants avec l’appui de nos partenaires par le renforcement de l’action publique et la sensibilisation.
Dans le cadre de la justice transitionnelle, la Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation (CVJRR) est aujourd’hui opérationnelle.Enfin, les Comités Locaux de Paix poursuivent leurs actions visant la cohésion sociale et le vivre ensemble au sein des communautés de base.
S’agissant de la gouvernance démocratique, nous avons poursuivi la restauration de l’autorité de l’Etat en rendant effective la présence des autorités étatiques dans nos régions. Nous avons par ailleurs poursuivi la mise en œuvre de la politique de décentralisation par la promulgation des lois sur les Circonscriptions administratives et les Collectivités territoriales, la création de nouvelles préfectures, Sous-préfectures et du 9ème Arrondissement de la Ville de Bangui.
Pour consolider notre démocratie, le Gouvernement s’attèle aux côtés de l’Autorité Nationale des Elections, à organiser très prochainement les élections locales qui ouvriront la voie à un nouveau contrat social entre les dirigeants et les populations, entre l’Etat et les administrés.
Mes Chers Compatriotes ;Il serait illusoire de parler de l’émergence de notre pays sans la relance économique et la construction des infrastructures de base.
Celles-ci passent par l’assainissement des finances publiques et la relance des secteurs productifs, véritables vecteurs pour la redynamisation de notre économie et la mobilisation des ressources financières.C’est dans cette optique que j’ai engagé le Gouvernement à coprésider les Comités de Coordinations Sectorielles avec tous nos partenaires, afin d’animer le Comité Directeur Conjoint (CDC) et de rendre visibles nos actions auprès des populations.
A ce titre, le Plan National de Relèvement et de Consolidation de la Paix (RCPCA), initialement prévu pour 2017-2021, a été prorogé jusqu’en 2023, afin d’intégrer les recommandations de l’APPR-RCA d’une part, et de capter l’ensemble des ressources disponibles auprès de nos partenaires pour son exécution, d’autre part.
Parallèlement, j’ai instruit le Gouvernement de s’investir dans une étude prospective pour aboutir à l’élaboration de la vision RCA 2050 pour faire de notre pays, une Nation émergente.Enfin, le Gouvernement a finalisé la réforme du système de gestion des finances publiques pour créer un espace budgétaire et fiscal suffisant pour le financement propre des programmes et des projets de développement.
Il nous faudra également accroître la mobilisation des ressources internes. A cet effet, le Gouvernement a procédé à l’identification et à la mise en œuvre des actions de redéploiement progressif de l’administration financière, la maîtrise par le suivi des dossiers d’exonération et l’adoption du décret portant révision de la structure des prix Platts internationaux comme nouvelle base de calcul de la fiscalité.
Nous avons également veillé, avec l’appui des partenaires, que les mesures pertinentes du domaine fiscalo-douanier atteignent les objectifs de mobilisation accrue des recettes intérieures.De même, des actions ont été menées sur le plan de la fiscalité minière, de la fiscalité forestière ainsi que dans le secteur des télécommunications. Dans le domaine de la trésorerie de l’Etat, l’aboutissement du projet d’interconnexion de la solde facilite la maîtrise des dépenses de fonctionnement dont la masse salariale. Son exécution se traduit par la mise à jour de la table de la solde qui constitue le document de base de calcul de la solde, de l’interconnexion des services du traitement de la solde des fonctionnaires et agents de l’Etat.
Par ailleurs, le Gouvernement a finalisé, avec l’aide de nos partenaires, le plan stratégique de réforme de la gestion des finances publiques pour les cinq prochaines années. La mise en œuvre de cette réforme du système de gestion des finances publiques permettra de créer un espace budgétaire et fiscal suffisant pour le financement propre des programmes et des projets de développement. Les conclusions positives de la première revue de notre programme de référence avec le Fonds Monétaire International, confirment notre capacité à mettre en œuvre d’ambitieuses réformes économiques et financières, et un retour prochain à un programme avec financement.
Sur le plan de l’accroissement de la mobilisation des ressources internes, le Gouvernement a procédé à l’élargissement de l’assiette fiscale, la digitalisation de l’administration douanière et une meilleure maîtrise des dépenses fiscales.
Certaines actions ont permis de maintenir le cap de la mobilisation des ressources domestiques. Il s’agit, entre autres, de la construction du Poste douanier de Mongoumba, l’informatisation de la Douane de Gamboula, l’électrification de la Douane de Beloko, la construction d’un port sec à Douala et Kribi au Cameroun ainsi qu’au PK 26, route de Boali, qui permettront un meilleur contrôle des flux commerciaux et par conséquent un accroissement de la mobilisation des recettes douanières.
Dans le cadre de la transparence budgétaire, je mentionne qu’en dépit du contexte économique difficile, la mobilisation des recettes cash a dépassé nos prévisions, s’établissant à 125 milliards 910 millions de F CFA contre 124,887 milliards de F CFA, soit une réalisation de 100,82% en 2021. En dépit de l’absence d’aide budgétaire, nous avons poursuivi le paiement régulier des salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat, des pensions et bourses d’études, des allocations et autres dépenses prioritaires ainsi que l’opération de gestion informatisée des pensions.
A ce titre, nous avons payé au nom du principe de la continuité de l’Etat, les arriérés de salaires de décembre 2001 pour un montant de 2 milliards 100 millions de FCFA.Nous avons également poursuivi les efforts de maîtrise de l’endettement intérieur en apurant entre autres :
• les arriérages de pensions de 1985 au 30 novembre 2021, pour un montant de 3 milliards 872 millions de FCFA ;
• une partie des arriérés des fournisseurs ayant livré l’Administration en 2020 pour un montant de 7 milliards 881 millions de FCFA ;
• les subventions relatives à la filière coton pour un montant de 933 millions de FCFA ;
• les frais de vacation du Fondamental 2 pour un montant de 285 millions FCFA ;
• et enfin, les bourses d’études pour un montant d’un (1) milliard 712.032.500 FCFA.
Soucieux du redressement économique et de la modernisation de notre économie, le Gouvernement a conclu un programme de référence avec le FMI sur une période de 7 mois. Ceci permettra de revenir à un programme soutenu par la Facilité Elargie de Crédit avec financements au cours du 2ème semestre de 2022.Dans ce sens, la Table ronde des bailleurs du 15 novembre 2021 a permis d’enregistrer des engagements sur le financement de nos réformes administratives.
En somme, la reprise de l’activité économique se poursuit grâce à l’amélioration de la situation sécuritaire et nos efforts soutenus pour sécuriser le corridor commercial Douala-Bangui. La croissance du PIB est estimée à ce jour à 3,5% en 2022 contre une prévision initiale de 4% du fait du conflit en Ukraine. Mes Chers Compatriotes, Il est admis que le développement d’un pays passe également par le développement des secteurs productifs.Notre pays a, en effet, besoin d’une énergie propre, abordable et fiable pour répondre à la demande de la population en forte croissance et de son industrialisation. C’est ainsi que nous avons réhabilité et agrandi les installations techniques de l’ENERCA dont celle de Gobongo, grâce au concours financier de la BGFI-Bank.
Je tiens à rappeler que nous avons : augmenté la capacité de la Centrale hydroélectrique de Boali 2 de 10 à 20 mégawatts portant la puissance du système interconnecté Boali-Bangui à 28 mégawatts ; procédé à l’interconnexion de la ville de Zongo en République Démocratique du Congo ; et installé 4 nouveaux groupes thermiques d’une puissance totale de 10 mégawatts, pour une capacité de 18 mégawatts. Toutes ces réalisations ont permis d’améliorer la production et la distribution de l’électricité dans la ville de Bangui et ses environs.
La situation s’améliorera cette année avec la finalisation des projets de construction des champs solaires de DANZI d’une puissance de 25 mégawatts et de SAKAÏ de 15 mégawatts. Quant au secteur d’eau potable, je voudrais rappeler que dans le cadre du Projet d’Amélioration des Services d’Eau et d’Electricité (PASELL), la SODECA est dotée de 9 électropompes par la Banque Mondiale, ce qui va énormément contribuer à la distribution de l’eau potable à la population.
L’Agriculture est l’un des secteurs productifs qui peut booster notre économie. Ainsi, pour faciliter l’accès des producteurs agricoles aux matériels adaptés, semences et intrants, l’Office National du Coton (ONC) a acquis des appareils de traitement insecticide destinés aux producteurs de coton en 2021, sur le budget de l’Etat.Avec l’Appui de la Chambre de l’Agriculture, trois coopératives ont été mises en place pour développer la production et assurer des revenus décents aux producteurs.S’agissant particulièrement de l’Elevage, on note la réouverture des zones d’accueil d’éleveurs dans les régions de l’Ouest, de l’Ombella M’poko, Kémo, Mambéré-Kadéï et Haut-Mbomou. L’implantation d’un projet pilote d’élevage de pintades, alternative à la viande de brousse dans le Nord-Est du pays et la réhabilitation de la station piscicole de Ndress à Bangui et Bouar, ainsi que la mise en œuvre des projets agricoles comme PRADAC, PADECAS et PAPEUR, sont autant de réalisations concrètes.Le relèvement économique passe aussi par le développement du secteur minier. C’est ainsi que le Gouvernement a procédé à la relecture du Code Minier pour le rendre plus attractif ainsi qu’à l’amélioration de l’accès à l’information géo-scientifique afin de promouvoir la semi-industrialisation et l’industrialisation du secteur minier, la recherche de nouveaux gisements et la diversification de la production minière.
Nous avons accentué la lutte contre les fraudes minières, implémenté l’informatisation du cadastre minier et la création d’une base de données géologiques.L’amélioration des statistiques d’exportation de diamant et or, qui ont dépassé les prévisions de 2021, est consécutive à l’allégement du cadre opérationnel pour la reprise des exportations de diamants bruts par le Processus de Kimberley et l’ouverture des centres secondaires d’achat.Ainsi, le volume d’exportation des diamants a pratiquement doublé annuellement, soit 50.410,45 carats en 2020 et 93.965,37 carats en 2021 pour des valeurs taxables respectives de 4.024.436.600 FCFA et 5.705.933.981 FCFA.L’exportation de l’or est passée de 359 kg en 2019 à 775 kg en 2021 pour des valeurs taxables respectives de 6.090.163.365 FCFA à 13.279.675.602 FCFA.
Le développement du secteur pétrolier nous a conduits à créer une filière du premier cycle en Génie Pétrolier à l’Institut de Technologie de l’Université de Bangui. Dans la perspective de faire de ce secteur un vecteur de développement, plusieurs protocoles d’accord pour la recherche ont été signés avec le Rwanda, l’Afrique du Sud, la Russie et les Etats-Unis d’Amérique.Dans le domaine de la protection de l’environnement et la lutte contre les changements climatiques, nous avons continué à ouvrer avec les pays membres de la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC) pour une gestion durable des ressources forestières.
C’est dans ce cadre que notre pays a participé au Sommet de la COP 26, tenu à Glasgow au Royaume-Uni, en octobre 2021.Au cours de ce Sommet, j’ai particulièrement insisté sur l’obligation des pays développés, grands pollueurs, de financer la mise en œuvre efficiente des projets de résilience des pays en développement.Le Gouvernement collabore également avec le Fonds-Vert Climat pour la mobilisation des ressources financières dans le cadre du financement des crédits.
En dépit des difficultés conjoncturelles, des réalisations pertinentes ont été faites dans le domaine des infrastructures routières. L’exemple de la réhabilitation en cours de l’axe Aéroport-PK0 sur Fonds Saoudien de Développement est à cet égard édifiant.Aussi, le Gouvernement a financé, sur le budget national, les travaux de voieries urbaines bitumées à Bangui, la section Marché Boy-Rabe-Hôpital de l’Amitié, dont le coût total est de 650 millions de FCFA ainsi que la section Avenue Koudoukou.En province, la section Mbaïki–Boda est en cours de réalisation pour un coût d’un (1) milliard de FCFA, financé par l’Etat.
Le Gouvernement a reçu le financement de l’Expertise France pour la construction de 24 ponts métalliques dont 10 ont été réalisés.L’Agence Française de Développement a également financé le bitumage de l’Avenue IDRISS DEBY dans le 3ème Arrondissement de Bangui.Par ailleurs, le financement de la Banque Mondiale a permis de réaliser la section Rue Madou dans le 5ème arrondissement de Bangui, la section de 3 km bitumés dans la Ville de Bambari ainsi que le projet de connectivité rurale de la section Kaga Bandoro-Ndélé, en cours de réalisation.
En novembre 2021, le Gouvernement a signé avec la Banque Africaine de Développement une convention de 185 milliards de FCFA sur cinq ans, pour la première phase du corridor de désenclavement multimodal (Routes, chemin de fer, voie fluviale) reliant Brazzaville/Pointe-Noire/Bangui/N’Djamena, dont le lancement technique sera effectué courant avril 2022. Le désenclavement aérien a été l’une des préoccupations du Gouvernement. Les travaux permettant la reprise de vol de nuit au niveau de l’Aéroport Bangui M’Poko sont en cours d’achèvement. Au niveau international, la levée de l’embargo sur les frets des gros porteurs en vigueur depuis 2010 est effective.La politique de désenclavement extérieur du Gouvernement porte ses fruits avec l’entrée en activité de la compagnie RWANDAIR sur la ligne Bangui-Douala-Kigali.Des pourparlers sont en cours pour l’ouverture de la ligne Istanbul-Douala-Bangui par la compagnie turque Turkish.En plein essor dans notre pays, l’économie numérique à travers le projet Backbone à fibre optique, est un secteur stratégique de l’économie et sa contribution à la croissance est non négligeable.
Le renforcement des lois régissant les communications électroniques et la publication de la loi sur les transactions financières présentent de bonnes perspectives de la croissance économique du pays.La réalisation du projet fibre optique dont les travaux de pose des infrastructures optiques ont atteint 95 % de réalisation permettra la mise en place d’un Centre de Formation Digitale au sein de l’Université de Bangui, de développer les compétences des jeunes Centrafricains en vue de créer les opportunités d’emplois, d’une part, de faire de l’Université de Bangui un cadre approprié pour la promotion des incubateurs d’entreprises et des start-ups, d’autre part. En abordant la problématique de la communication et des médias, je note avec satisfaction que la Radio nationale en mode FM couvre plusieurs villes à savoir : Bossangoa, Bouar, Berberati, Obo, Bambari, Bangassou, Mbaïki, Mongoumba et Carnot. Une extension sera réalisée vers d’autres localités prochainement.
Mes Chers Compatriotes, Je voudrais vous informer que la politique extérieure de notre pays s’est inscrite dans la continuité de la mobilisation de la Communauté Internationale en faveur de notre pays, pour sa stabilisation, sa sécurisation et son relèvement économique. Ainsi en 2021, la République Centrafricaine a confirmé sa place dans le concert des Nations par sa participation aux rencontres des organisations internationales et régionales.
A l’occasion de la 76ème Session ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations-Unies, j’ai rappelé la nécessité et l’urgence des réformes profondes afin de revitaliser les organes de l’ONU et redonner sens aux principes, aux valeurs et aux engagements contenus dans la Charte des Nations-Unies.
Dans la lignée d’une diplomatie innovante orientée vers le développement, nous avons continué le renforcement de notre coopération et des liens d’amitié et fraternels avec tous les pays du monde, désireux de nous soutenir à sortir de l’interminable crise sécuritaire, de la pauvreté et du sous-développement.
Je saisis cette occasion pour inviter les investisseurs à drainer des investissements innovants en République Centrafricaine afin de créer de l’emploi et des ressources pérennes, fournissant ainsi à notre jeunesse une alternative à la drogue, aux armes et à la violence.A ce titre, j’ai pris part personnellement à l’Exposition de Dubaï, le 13 décembre 2021, pour encourager des investissements privés étrangers en République Centrafricaine.
Dans ce même objectif, le 18 décembre 2021, j’ai participé au Sommet Afrique-Turquie au cours duquel nous avons lancé les bases d’un partenariat stratégique entre la Turquie et la République Centrafricaine.Au cours de la première année de ce second mandat, le Gouvernement a mis un accent particulier sur les actions sociales et humanitaires.
En ce qui concerne l’action humanitaire, le Gouvernement a mène plusieurs actions dans le cadre du Projet d’Appui au Retour et la Réintégration des Personnes Déplacées Internes et des Réfugiés (PARET) avec l’appui de tous les partenaires.Plus de 250 réfugiés Centrafricains en RDC, regroupés en 75 ménages, sont retournés au pays après 8 ans d’exil et plus de 3.200 autres au Soudan ont regagné Birao.
Les cadres politiques et juridiques ont été renforcés par l’adoption d’une Stratégie Nationale des Solutions Durables et le projet de loi relatif à la protection, à l’assistance aux Personnes Déplacées Internes en République Centrafricaine. Enfin, la mise en œuvre du Projet d’Appui aux Communautés Affectées par le Déplacement dans les villes de Bambari, Kaga-Bandoro, Paoua, Bangassou et Berberati, soit environ 500.000 ménages vivant dans l’extrême pauvreté, se poursuit.Mes Chers Compatriotes,Pour ce deuxième mandat, nous nous sommes engagés dans le domaine de la santé et, conformément à notre politique sanitaire nationale (2019-2030), de rendre accessibles des soins de santé de qualité à toute la population centrafricaine dans le cadre global de la santé universelle.
L’objectif poursuivi est de réduire substantiellement la mortalité maternelle et infanto-juvénile qui est un lourd fardeau pour notre pays. C’est dans cette perspective qu’un plan national de développement sanitaire de troisième génération a été élaboré et orientera nos actions durant les cinq années à venir.
En dépit du contexte économique difficile, nous avons intensifié les investissements dans le secteur de la santé en y allouant 14% du budget national, ce qui nous rapproche de la cible des engagements d’Abuja qui est de 15%. Dans le cadre du renforcement de la résilience du système de santé, les efforts ont porté sur la construction et la réhabilitation d’une trentaine de formations sanitaires et la mise à disposition des hôpitaux et des programmes de santé de 25 véhicules dont 10 ambulances en vue de faciliter l’évacuation des femmes enceintes dans le cadre de la gratuité ciblée, la dotation de 492 formations sanitaires en réfrigérateurs solaires dans le cadre de l’extension du programme de vaccination. Outre l’approvisionnement en médicaments essentiels pour 2 milliards de FCFA destiné à la gratuité ciblée, une attention particulière a été accordée au déploiement équitable en ressources humaines sur le territoire national par le recrutement de 550 personnels qualifiés au profit du Ministère de la Santé. Dans cette optique, le Gouvernement s’est engagé dans un nouveau partenariat avec l’Eglise Catholique pour la production accélérée de ressources humaines qualifiées, destinées à servir les populations rurales et réduire le déséquilibre dans la répartition des ressources humaines.
Les investissements engagés ont permis d’améliorer de façon notable l’offre et la demande de services de santé, particulièrement en ce qui concerne les femmes et les mères ainsi que les enfants de moins de 5 ans. En effet, la mise en œuvre de la gratuité ciblée a permis d’augmenter le nombre des accouchements assistés de 128.582 en 2020 à environ 134.500 en 2021, soit une augmentation de 5%. En dépit des contraintes causées par le COVID-19 ayant limité l’accès des populations aux services de santé, nous avons maintenu notre statut de pays libre du virus sauvage de la poliomyélite.Je suis heureux de vous annoncer que l’Alliance GAVI a renouvelé mon titre de Champion de la Vaccination, honorant ainsi la République Centrafricaine. La préparation et la riposte contre les endémo-épidémies et les pandémies, ont continué à mobiliser nos efforts avec un accent particulier sur la prévention et la lutte contre le COVID-19. A cet égard, 88.192 personnes ont été testées depuis le début de l’épidémie, 14.351 déclarées positives, 14.210 guéries et on déplore 113 décès dont 12 durant la troisième vague qui a duré de novembre 2021 à fin février 2022, tous non vaccinés. Cette situation déplorable m’amène à souligner l’importance de la vaccination comme moyen de protection contre les formes graves et la réduction du risque de mortalité.
Dans cette optique, nous avons mobilisé environ 5 millions de doses de vaccins dont 2 millions ont été reçus, ce qui a permis de vacciner plus d’un million de personnes, soit 18% de la population totale et 31% de la cible prévue par notre plan national de vaccination. Ces chiffres placent notre pays au-dessus de la moyenne africaine au Sud du Sahara. Nous sommes donc sur la bonne voie vers l’atteinte en 2023 de la cible de 70% de couverture vaccinale fixée par l’Union Africaine. Afin d’améliorer nos efforts de préparation et de réponse aux urgences de santé publique et de mobiliser davantage de ressources, notre pays a organisé, avec l’appui de l’OMS, la revue de notre système de gestion des urgences dans le cadre d’une nouvelle initiative en tant que pays pilote. Cet exercice ayant été un succès a permis à la République Centrafricaine de servir de modèle pour le monde entier. Je saisis cette opportunité pour exprimer notre gratitude à tous les partenaires qui nous appuient dans la riposte contre la pandémie à COVID-19.
Dans le domaine de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, nous avons recruté dans dix Centres pédagogiques, 1.000 instituteurs pour une carrière dans l’enseignement Fondamental 1.
Inspections académiques du pays, en vue de la formation de 150 enseignants supplémentaires du Fondamentale 1.En ce qui concerne l’enseignement supérieur, nous avons signé un Accord de coopération avec le groupe Germano-Turc Timing Holding en vue de la construction d’une Université à vocation internationale.
Mes Chers Compatriotes,Mon second mandat s’inscrit dans la continuité du premier, à la différence qu’après les efforts de paix et de sécurité, il vise particulièrement le développement par la mise en valeur de nos ressources ainsi que l’amélioration des conditions de vies de nos populations.
Je ne pourrais relever les défis qui se posent à notre pays qu’avec le concours de tous. Certains d’entre nous pourraient avoir la tentation du maintien du statu quo, de l’immobilisme, le refus d’affronter des vérités difficiles, la négation de toutes initiatives. A ceux-là je dis qu’il n’existe pas de meilleure stratégie que de s’employer à faire ce qui est le mieux pour la prochaine génération.Nos pères fondateurs ont su faire preuve d’audace pour un avenir meilleur. L’audace de rêver une Nation pour leur progéniture. Pourquoi ne ferions-nous pas de même ?
Les défis à relever sont titanesques. Les obstacles à surmonter sont nombreux. Les difficultés à résoudre ne se comptent pas. Qu’à cela ne tienne ! Ma conviction est profonde. Ma détermination est ferme.
Mon engagement est total. Pour la deuxième année de ce quinquennat qui s’ouvre aujourd’hui, j’instruis le Gouvernement à poursuivre les réformes et à prendre les mesures justifiées par la situation pour améliorer les conditions de vie de nos concitoyens. Le Gouvernement doit aussi combattre l’absentéisme chronique et le laxisme qui caractérise notre Administration.
En terminant, j’exhorte à nouveau l’opposition démocratique à dépersonnaliser le débat sur l’état de la Nation et de s’unir à nous pour mettre en œuvre les recommandations du Dialogue Républicain afin de garantir à nos populations la paix, la sécurité et le développement socioéconomique.Que Dieu bénisse la République Centrafricaine !
Je vous remercie.