« Qui a détruit la Libye pour répandre des armes partout, amener des mercenaires, couper le Mali en deux ? Ce n’est pas nous qui le disons, mais des responsables français qui ont dit qu’il faut diviser le Mali. J’ai des noms. Tout est documenté », a déclaré Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre malien, a porté de lourdes accusations contre la France lors d’une interview à la chaîne malienne ORTM 1.
Pour Choguel Kokalla Maïga, les sanctions de la Cédéao sont influencées par des prises de positions extra-africaines. « On est en train de nous faire une mauvaise guerre. Si on enlève les influences étrangères, qui ont d’autres agendas, on peut se comprendre entre africains. Le destin de l’Afrique se joue au Mali. Nous ne sommes pas un peuple qu’on peut vassaliser, qu’on peut rendre esclave par procuration. Il y a un processus de vassalisation de l’Etat malien à travers la Cédéao », a-t-il accusé.
Il a précisé que la Cédéao a décidé que les avions ne survolent plus le Mali. « Et à Paris, on débarque les voyageurs ayant déjà des billets en leur disant que c’est les militaires maliens qui empêchent l’atterrissage des avions à Bamako. Ce n’est pas vrai. Après, on leur dit que c’est l’Elysée qui a décidé que les vols vers le Mali sont annulés juqu’à nouvel ordre », a-t-il dit en dénoncant « le terrorisme diplomatique et médiatique » mené contre le Mali.
La Cédéao, qui regroupe 15 Etats ouest-africains, a décidé le 9 janvier 2022 de mettre le Mali sous embargo, de couper les aides financières, de geler les avoirs du Mali à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et de fermer les frontières avec ce pays en raison du « refus » des autorités de transition à Bamako d’organiser des élections présidentielles et législatives qui étaient annoncées pour le 27 février 2022. Les ambassadeurs des Etats membres de la Cédéao ont été rappelés aussi.
« Nous voulons qu’à la fin de la transition, nous ayons un pays réhabilité et un État stable. Les nouveaux responsables auront un pays à gouverner, pas des incendies à éteindre. Il faut se donner le temps d’organiser une transition responsable », a-t-il ajouté.