Le 03 décembre 2021 la République célèbre la journée mondiale de lutte contre le Vih/Sida. Cette commémoration tourne autour du thème : « mettre fin aux inégalités, mettre fin au Sida, mettre fin aux pandémies ». Selon le Comité national de lutte contre ce fléau, le taux de contamination est en baisse. Cependant, la prise en charge reste encore un peu perturbée.
Le gouvernement de la RCA inscrira dans le budget 2022 la somme de 500 millions de Fcfa pour financer la lutte contre le VIH/SIDA en Centrafrique. L’annonce a été faite ce 03 décembre 2021 par le Président de la République lors de la cérémonie de lancement de la Journée Mondiale de lutte contre le Sida.
« Aujourd’hui nous estimons à environ 110.000 personnes infectées par le VIH/Sida. Nous avons observé une baisse cette année mais celle-ci n’est pas encore significative. Ce taux est inégalement réparti au sein de la population. Les femmes sont les plus touchées avec 4,7% contre 3,9% chez les hommes dans les tranches d’âge de 15 à 49 ans » a fait savoir Sylvain Nambeï, coordonnateur du Comité national de lutte contre le Sida.
« Plus de 80% de malades s’estiment discriminés par le personnel soignant. Ce qui pose non seulement un problème d’accès au service dans toute sa composante, mais également d’accès aux traitements » a poursuivi le coordonnateur du CNLS.
Selon le CNLS sur environ 110.000 patients, seulement 45.000 sont actuellement sous traitement. 15 % sont perdus de vue et le reste, soit plus de 40.000 infectés, n’ont pas encore commencé le traitement.
« Les personnes vivant avec le VIH sont mortes du fait d’abandon de traitements au bénéfice des croyances religieuses en terme de prières, jeûnes où souvent, les patients sont ramenés à l’hôpital dans un état totalement grabataire. On déplore également la destruction par certains responsables d’églises, des stocks de médicaments au vu et au su de tout le monde » a conclu Sylvain Nambeï.
Pour le Président de la République, les avancées enregistrées ces dernières années manifestes par la réduction du taux de prévalence du VIH/SIDA, l’augmentation de 40% des patients placés sous le traitement malgré le contexte de crise que connait le pays et la baisse de transmission parent-enfant, constituent un stimulant « qui doit engager le gouvernement et les partenaires à faire d’avantage pour que d’ici 2030, l’on puisse arriver à éradiquer le SIDA dans notre pays », a expliqué le Professeur Faustin Archange Touadéra avant d’engager le gouvernement Dondra, « j’instruis le Premier Ministre et son gouvernement a inscrire dans le budget 2022, 500 millions de Fcfa pour soutenir le CNLS et la société civile dans la lutte contre le SIDA », a déclaré le Président de la République sous les applaudissements nourris de l’assistance.
Le Président de la République a plaidé en faveur d’un appui des partenaires, « le montant que nous nous engageons à mobiliser est limité voilà pourquoi j’appelle tous les partenaires à soutenir ces efforts pour que nous atteignions les objectifs nobles que nous nous sommes fixé en matière de lutte contre cette pandémie », a-t-il lancé.
Le Président du RECAPEV, association regroupant les personnes vivant avec le VIH/SIDA parle d’une annonce inédite qui vient à point nommé, « nous avons été agréablement surpris par l’annonce qu’a faite le Président de la République. Le gouvernement Dondra est sur la bonne voie et pour moi, c’est du jamais vu dans ce pays. Malgré la crise, les hautes autorités font cette annonce et je ne peux que me réjouir et féliciter le gouvernement » a-t-il expliqué.