Selon des sources officielles, le but de la visite des chefs africains (burkinabé Roch Marc Christian Kaboré, nigérien Mohamed Bazoum et le président du Conseil militaire de transition du Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno) était de discuter d’une nouvelle stratégie dans la zone du Sahel. La zone dite des « trois frontières », où se rencontrent sans délimitation physique les territoires du Mali, du Burkina Faso et du Niger, est depuis plusieurs années la région de tous les dangers.
Mais où est le représentant du Mali ?
En juin, Paris a annoncé une réduction de moitié du personnel militaire au Mali. À ce jour, les militaires français ont quitté trois bases principales du pays. Ce plan prévoit une réduction des effectifs, de plus de 5.000 actuellement, à 2.500/3.000 d’ici 2023.
Lors d’une réunion ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies, le premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, a déclaré que le pays considère cette mesure comme « abandon en plein vol ». Puisque cette décision n’a pas été discutée avec les chefs d’autres États de la coalition G5 Sahel.
L’Etat malien a entamé les négociations avec la Russie sur la coopération militaire. Ce geste n’a pas été apprécié par le Quai d’Orsay. Selon les sources diplomatiques, Paris craint que l’arrivée de militaires russes au Mali déstabilise davantage la région et compromette la lutte antiterroriste au Sahel au moment où la France cherche à transformer l’opération Barkhane en coalition internationale impliquant davantage ses alliés européens.
Maintenant que Macron s’est calmé et a décidé de discuter des problèmes de la région, les représentants du Mali lors de la réunion, bien que le pays soit l’un des principaux atouts. Est-ce dû au fait que le Mali s’est tourné vers la Russie? – très probablement.
Jeudi 11 novembre 2021, les chefs des diplomaties russe Sergueï Lavrov et malienne Abdoulaye Diop ont réaffirmé leur volonté de poursuivre le partenariat militaire entre les deux pays, arguant d’un risque terroriste renforcé par le retrait partiel des troupes françaises.
Cependant, Paris a vu des lacunes dans l’opération Barkhane contre les djihadistes. Malgré de nombreux pertes de soldats français, l’influence des terroristes n’a fait que s’étendre de plus en plus sur le continent. La révision de la stratégie est la bonne mesure, cependant, il convient de prendre en compte l’opinion de tous les pays impliqués dans les opérations de libération de la zone des djihadistes.