Le 1er septembre a eu lieu un rassemblement devant l’ambassade de France à Bangui. Les manifestants ont protesté contre les actions de la société française du groupe Castel, dont la filiale MOCAF est accusée de collaborer avec les rebelles de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) d’Ali Darassa.
Le but de cette manifestation est d’appeler à boycotter les produits de la société, à ne pas consommer de bière MOCAF, puisque cette société appartient au groupe Castel, qui finance les rebelles. Selon les Centrafricains, il serait antipatriotique de consommer leurs produits.
Toujours dans le cadre de la campagne visant à condamner Castel et sa filiale MOCAF pour collaboration avec les criminels, un rassemblement de plus de 100 personnes a eu lieu près du bureau de Castel MOCAF, situé à Bimbo (banlieue de Bangui). Les jeunes organisent une manifestation et boycottent le MOCAF – ils refusent de boire de la bière MOCAF jusqu’à ce que tous les coupables soient punis et tenus responsables. Boire de la bière MOCAF n’est pas patriotique, cela signifie soutenir les criminels et les militants qui pillent et tuent les Centrafricains.
Rappelons que l’ONG américaine The Sentry a récemment publié un rapport dénonçant la collaboration des filiales du géant français Castel, MOCAF et SUCAF, et des rebelles du groupe armé UPC dirigé par Ali Darassa. Selon l’ONG américaine des filiales contrôlés par le géant viticole Castel, ont “négocié un arrangement sécuritaire” avec l’UPC, accusé d’exactions, pour “sécuriser l’usine et les champs de canne à sucre” et “tenter de protéger le monopole de la société”. En échange, les filiales ont mis en place un “système sophistiqué et informel pour financer les milices armées par des paiements directs et indirects en espèces, ainsi que par un soutien en nature sous forme d’entretien des véhicules et de fourniture de carburant”, selon The Sentry.
Les Centrafricains, fatigués du colonialisme et de la crise politico-militaire déclenchée par la France, ont été très indignés par cette nouvelle, dénonçant l’accord tacite des entreprises françaises et des rebelles sur les réseaux sociaux et sont maintenant descendus dans les rue pour exprimer leur mécontentement.