Le Conseil de sécurité a renouvelé le 29 juillet 2021 d’un an l’embargo sur les armes et crée une dérogation pour les mortiers de 60 millimètres. En adoptant, cette résolution 2588 (2021) par 14 voix pour et une abstention (Chine), Le Conseil de sécurité a décidé de proroger d’un an l’embargo sur les armes imposé à la République centrafricaine (RCA), tout en créant une nouvelle dérogation pour les mortiers d’un certain calibre. Il renouvelle également le mandat du Groupe d’experts jusqu’au 31 août 2022.
Le Conseil a déjà fait neuf dérogations en générale. Maintenant la résolution inclut pour la première fois les livraisons de mortiers de 60 mm et de munitions spécialement conçues pour ces armes. La Fédération de Russie a, pour sa part, espéré que dans un an le Conseil de sécurité aura « toutes les raisons » de le lever.
Par contre, la Chine a fait état d’une « déconnexion » entre l’amélioration de la situation sécuritaire en RCA et le maintien de l’embargo sur les armes, qui, a-t-elle estimé, est devenu un obstacle aux efforts du Gouvernement visant à promouvoir la paix et la réconciliation. La levée de cet embargo est une question de souveraineté et correspond aux vœux de la RCA et des pays de la région, a insisté la délégation.
Selon Joseph Bindoumi, président de la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme et ancien ministre de la Défense, la prolongation de l’embargo sur les armes imposé à son pays par le Conseil de sécurité des Nations unies, est une sanction largement exagérée.
« Je pense que cette interdiction d’extension des exportations d’armes vers la République centrafricaine qui nous est imposée est une sanction exagérée », a déclaré Bindoumi, lors d’une interview à la presse.
En même temps, le texte de la résolution onusienne précise : « Décide que, jusqu’au 31 juillet 2021, tous les États Membres devront continuer de prendre les mesures nécessaires pour empêcher la fourniture, la vente ou le transfert directs ou indirects à la République centrafricaine…et décide également que ces mesures ne s’appliquent pas : aux fournitures destinées exclusivement à l’appui de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) et aux missions de formation de l’Union européenne déployées en République centrafricaine, aux forces françaises et aux forces d’autres États Membres qui assurent une formation ou prêtent assistance sur notification préalable. »
D’ici la MINUSCA et les autres partenaires européens pourraient fournir les armes aux leurs éléments ainsi qu’aux éléments des groupes armés, tant que le contrôle sur les armes dans le pays au conflit ne peut pas être stricte. En autres mots, personne ne sait ou sont les armes fournis depuis le lancement de la MINUSCA en République centrafricaine.
Quant aux autres partenaires de la République, tels que la Russie et la Chinem ils doivent notifier le Conseil de sécurité au moins 20 jours avant la livraison de tout matériel autorisé par la résolution.