L`année 2020 sera définitive pour l`Union Africaine (UA), organisation cruciale dans la vie du continent africain. Il y a sept ans, l`Union s`est fixé l`objectif de « mettre un terme à toutes les guerres en Afrique d’ici à 2020 ». La période arrive à sa fin mais l`objectif principal semble loin d`être atteint.
Cette année, c`est le 33ème sommet de l`UA qui aura lieu ce dimanche et lundi (9 et 10 février) à Addis-Abeba, en Éthiopie, alors que la session du conseil exécutif débute comme toujours plus tôt, le 6 février, et réunit les ministres des affaires étrangères des 55 pays-membres dans la salle Nelson-Mandela, au siège de l’Union africaine (UA). Le sujet de la sécurité du continent africain reste à l`ordre du jour.
Moussa Faki Mahamat, le président de la commission de l’UA, a ouvert la session avec son discours de bienvenue. Il a appelé les pays-membres de l`UA à la solidarité et à l`unité tout en admettant la complexité de la tâche sécuritaire à laquelle fait face l`Afrique en ce moment. Le président de la Commission a dressé un portrait peu flatteur du continent mettant en exergue la crise du Sahel et les problèmes en Libye. Par ailleurs, certains progrès ont quand même été enregistrés récemment en Centrafrique ou au Soudan. Pourtant, de nouvelles crises s`annoncent à l`étendue du continent, du Cameroun au Mozambique.
Selon Moussa Faki Mahamat, les résolutions dans la situation actuelle « passent par la promotion d’une Afrique sûre et en paix ». Cela implique le développement économique et la lutte contre les violences sexistes.
De l`autre côté, certains insistent sur l`importance de s’attaquer aux raisons profondes des conflits. « Si on veut régler ce problème, on parle de défis socio-économiques profonds, on parle de défis politiques en plus de défis sécuritaires », a souligné Oussama Abdelkhalek, ambassadeur d’Egypte auprès de l’UA.
Les ministres ont également discuté la mise en œuvre de la Zlecaf (zone de libre-échange continentale en Afrique). Et ce n`est qu`un dossier parmi plusieurs sur lesquels l`organisation africaine aimerait s`affirmer de façon globale. L`UA sent la nécessité de peser plus dans les résolutions politiques et économiques sur la scène mondiale. Et il y a surement de l`espoir car l`Afrique du Sud qui est élue président de l`UA cette année tient aussi un siège temporaire au Conseil de sécurité de l’ONU. Ce fait augmente la possibilité de faire entendre la voix africaine aux autres pays du monde.