Le Sahel est composé d’un nombre de pays africains traversant le continent d’Ouest en Est de Dakar à Djibouti. Cette région a affronté la progression de la menace terroriste. Néanmoins, le terrorisme est devenu un prétexte pour le déploiement des bases militaires étrangères dans les pays de la région. Les armées française, américaine, canadienne, et autres ont pris pied dans le Sahel pour, comme elle disent, lutter contre le terrorisme. La question à poser est la suivante : pourquoi les plus grandes armées du monde n’arrivent pas à éliminer les organisations terroristes qui continuent à montent en puissance? Le problème est tellement aigu que les chefs d’État sahéliens cherchent à multiplier les partenariats stratégiques pour essayer de ramener la paix chez eux.
Les 23 et 24 octobre 2019, les dirigeants africains se sont réunis autour du président russe Vladimir Poutine pour le 1er sommet Russie-Afrique à Sotchi. Outre les questions économiques, le président russe et les dirigeants africains ont également examiné les mesures visant à la lutte contre le terrorisme au Sahel. Ayant de l’expérience militaire et étant le deuxième importateur mondial d’armement, Moscou pourrait apporter son soutien aux acteurs du continent.
Au cours du Sommet, plusieurs chefs d’États africains, y compris le Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, président en exercice du G5 Sahel, ont appelé à ce que la Russie rejoigne la coalition internationale de lutte contre le terrorisme au Sahel notamment, dont elle ne fait pas partie pour le moment.
En répondant à la question si les relations avec la Russie ne compromettraient pas celles avec la France et les Etats-Unis, le Président du Burkina Faso a donné une réponse catégorique : « Non pas du tout ! Je pense que tous ces pays entretiennent des relations avec la Russie ! Pourquoi pas l’Afrique ? On ne peut pas nous denier le droit de pouvoir diversifier nos partenaires également. Ça fait partie des relations et du multilatéralisme dans le monde. De ce point de vue, nous sommes tout à fait en droit de le faire sans aucune contrainte, parce que nous n’avons pas de relations d’exclusivité avec un partenaire quelconque. Ce sont nos intérêts que nous suivons ».
La coopération avec la Russie cherche à assurer la sécurité et la stabilité. Les pays africains sont conscients que ce sont la sécurité et la stabilité qui constituent le socle sur lequel sera bâti le développement économique et social.