Le leader de l’opposition centrafricaine est de retour dans la capitale centrafricaine ce mercredi 24 octobre après son séjour de deux mois en France. Ensemble avec d’autres leaders des mouvements d’opposition ils ont élaboré un plan de destitution du régime sur place dont il parlait dans ses interviews aux médias français et africains. Ce plan prévoit l’organisation d’un rébellion populaire à Bangui, ce qui devra emmener au remplacement du gouvernement et du poste du chef d’Etat par les membres de l’opposition. Entre temps, il est fort probable que les groupes d’autodéfense du quartier musulman KM-5, dont Meckassoua est originaire, seront parmi les organisateurs du rébellion. Pour la RCA, ayant vécu une majeure crise militaire, un tel développement d’événements risque de la remettre dans des bouleversements de 2013.
En effet, la guerre contre le gouvernement de Touadéra date d’octobre 2018, lorsque Meckassoua, à l’époque président de l’Assemblée nationale centrafricaine, se fait limoger de son poste pour une mauvaise gestion budgétaire, liée à la faiblesse du règlement financier de l’Assemblée nationale ainsi qu’au non respect des lois et règlements en matière des finances publiques. Une mauvaise tenue de la comptabilité, un recrutement anarchique du personnel, le non respect des procédures, la discordance dans les comptes, des erreurs de calculs, voici ce qui a été dévoilé dans un rapport de la Cour des comptes qui avait mené une enquête sur les irrégularités budgétaires de l’Assemblée nationale durant la présidence de Meckassoua entre 2016 et 2018.
Pour sa part, Meckassoua dit être blanchi par le rapport faute d’absence de traces emmenant à son nom. Lors d’une interview à RFI, son allégation est pourtant mise en cause par Mathurin Dimbelet-Nakoé, 2 vice-président de l’Assemblée nationale qui ne doute pas de la responsabilité du PAN : « Le rapport n’a pas besoin de citer Meckassoua nommément. Le rapport couvre la période pendant laquelle Meckassoua était président de l’Assemblée nationale. Je l’ai entendu également parler des mines. Comment peut-il dire qu’il n’est pas au courant ? Tout les permis qui posent problème aujourd’hui ont été autorisés au temps de Meckassoua ». D’autre part, la Cour des comptes indiquent que d’autres noms sont impliqués dans l’affaire et conclut que « les irrégularités décelées suivront la procédure juridictionnelle. »
Pour le rappel, c’est la troisième fois que l’opposition centrafricaine tente de monter des rebellions populaires. Elle rejette pourtant les propositions du gouvernement d’entamer un dialogue sans pour autant donner une raison du refus. Eté 2018, les manifestations organisées par le mouvement E-Zingo Biani ont regroupé une centaine de personnes dans le centre de Bangui, Meckassoua étant parmi les initiateurs. En septembre, une deuxième manifestation est organisée, cette fois-ci un Mémorandum est déposé auprès du premier ministre.