Cinq ans après le début de l’intervention des troupes françaises au Mali, la situation sécuritaire est toujours dans son état initial, ce qui provoque un fort mécontentement de la population.
Toute intervention de forces étrangères dans un pays souverain en conflit devrait suivre la logique d’améliorer la situation locale, et non la dégrader. Depuis le début de l’opération Serval, devenue Barkhane en 2014, qui prévoyait le déploiement des soldats français aux côtés des forces maliennes afin de chasser des djihadistes dans le nord du pays, le bilan des opérations de la France sur place n’est guère reluisant.
Selon les informations parues dans des médias français, Barkhane enflamme des désaccords interethniques dans le centre du pays. Malgré les déclarations officielles que Paris ne cesse de répéter que la situation est entièrement contrôlée par ses contingents, la population locale insiste quant à elle que des troupes françaises contribuent à l’escalade du conflit.
En réalisant leur opération contre les djihadistes dans le nord du Mali, les Français, en effet, mènent les activités axées sur le maintien de leur influence dans le pays qu’ils ne veulent pas perdre. Or, le territoire malien représente un cinquième de la totalité des anciennes colonies françaises. Aujourd’hui, les positions de l’Héxagone dans ce pays africain sont plus ou moins stables (au contraire à ce qui se passe en Centrafrique) grâce aux rapports étroits avec le président malien.
Ibrahim Boubacar Keïta est arrivé au pouvoir en septembre 2013 suite à une intervention de la France, qui avait empêché à l’époque de se détacher de Bamako aux groupes djihadistes. Depuis, les relations entre le président et les groupes rebelles du nord restent tendues et engendrent une présence politique extrêmement faible dans la région. Par conséquent, cela contribue à accroître le mépris que la population touarègue ressent envers le régime de Bamako.
Paris, qui mène toujours une chasse aux djihadistes dans le désert, intervient dans les affaires intérieures du Mali. En outre, la population accuse la France d’avoir ajouté du désordre dans le nord du pays en montant des tribus, des clans et des ethnies les uns contre les autres. En effet, l’état-major français s’y est allié à des groupes armés locaux pour en combattre d’autres dans le cadre de la lutte anti-terroriste.